Des avancées sur la pathogenèse potentielle de l'obésité mais des questions clés sans réponse.
C’est la conclusion qui résulte d’une conférence organisée par la Royal Society (Londres) sur la pathogenèse potentielle de l'obésité, qui a été organisée avec des experts et des universitaires spécialisés ,
Alors que la plupart des gouvernements du monde entier luttent pour freiner la hausse des taux d’obésité, mais sans aucun signe de résultat. Les stratégies centrées sur la promotion de l’exercice physique et la réduction de la malbouffe et de l’apport énergétique ne sont pas parvenues à régler un problème bien plus complexe que prévu. Des idées fausses sur l’obésité ont entravé les progrès, les facteurs génétiques et leur interaction avec la physiologie et les facteurs environnementaux n’ont pas suffisamment été pris en compte.
Des avancées mais des questions clés sans réponse
Les progrès récents : les experts soulignent les progrès récents sur les avancées dans la lutte contre l’obésité, à savoir
une meilleure compréhension du rôle central de la leptine, une hormone produite par les cellules graisseuses, dans la régulation de la consommation alimentaire via le déclenchement de signaux cérébraux ;
la reconnaissance du rôle complexe des différents types de tissus adipeux dans la production d’hormones ayant un impact sur l’ensemble du corps au lieu du rôle de stockage passif qui jusque-là leur était attribué.
Les questions essentielles qui restent sans réponse :
comment le poids corporel et l’adiposité sont-ils régulés, et quels facteurs influencent cette régulation ? Les mécanismes complexes qui se cachent derrière les signaux de régulation et leur vulnérabilité restent très mal compris ;
comment les besoins nutritionnels et énergétiques du corps sont-ils détectés et ces signaux intégrés dans le cerveau pour moduler l'équilibre énergétique, l'appétit et le comportement ?
quels mécanismes déterminent l’impact de l’environnement alimentaire sur la régulation du poids corporel ? L’environnement de vie exerçant lui-même des influences sociales sur l’alimentation et la prise de poids ;
comment la génétique et l’environnement interagissent pour créer une variabilité individuelle dans la susceptibilité à l’obésité ?
Les experts soulignent que le manque de réponse à ces interrogations bloque fondamentalement la lutte pourtant urgente contre ce fléau, qu’est l’obésité. « Il est évident que nous devrions posséder des réponses fondamentales », relève le professeur Speakman, auteur principal de l'article.
L'obésité reste le premier défi en Santé publique.
Pour aller plus loin dans la compréhension de l’obésité
La leptine est une hormone produite principalement par les cellules adipeuses (cellules graisseuses) et joue un rôle crucial dans la régulation de l'appétit et du métabolisme énergétique. Son rôle dans la survenue de l'obésité est complexe, car elle interagit avec de nombreux autres facteurs.
Voici comment la leptine est impliquée dans l'obésité :
Régulation de l'appétit : La leptine agit comme une hormone de la satiété en informant le cerveau de la quantité de graisse stockée dans le corps. Lorsque les niveaux de leptine augmentent, le cerveau reçoit le signal de réduire l'appétit et d'augmenter la dépense énergétique. Cela contribue à maintenir un poids corporel stable.
Résistance à la leptine : Dans de nombreux cas d'obésité, une condition appelée résistance à la leptine se développe. Cela signifie que malgré des niveaux élevés de leptine, le cerveau ne réagit pas correctement à cette hormone. En conséquence, la régulation de l'appétit est perturbée, et les personnes peuvent continuer à manger en excès, contribuant ainsi à la prise de poids.
Facteurs génétiques : La génétique joue un rôle important dans la régulation de la leptine. Des mutations génétiques peuvent entraîner des variations dans la production de leptine ou dans la réponse des récepteurs de la leptine, ce qui peut contribuer à la prédisposition à l'obésité.
Environnement et style de vie : Les facteurs environnementaux, tels que le régime alimentaire, l'activité physique, le stress, le sommeil insuffisant, etc., peuvent influencer la production de leptine et la sensibilité des récepteurs à la leptine. Un régime riche en graisses et en sucres, par exemple, peut favoriser la résistance à la leptine.
Inflammation : L'inflammation chronique dans le corps, fréquemment associée à l'obésité, peut altérer la signalisation de la leptine. L'inflammation peut affecter la capacité des cellules graisseuses à produire de la leptine et réduire la sensibilité des cellules cérébrales à cette hormone.
En résumé, la leptine est impliquée dans la régulation de l'appétit et du métabolisme, mais des perturbations dans cette régulation, telles que la résistance à la leptine, peuvent contribuer à l'obésité. L'obésité est une condition complexe résultant de l'interaction de nombreux facteurs, y compris la génétique, l'environnement, le comportement alimentaire et l'inflammation, en plus de la régulation de la leptine.